Un esprit vif dans un corps sain

Les sapeurs-pompiers de Monaco sont un corps d'armée. Parallèlement à leur métier de soldat du feu, ils sont aussi d'émérites athlètes. Focus sur une pratique du sport au service d'une profession.
Il est encore tôt lorsque l'on met un pied à la caserne de la Condamine. 8 h 30 approche et le rassemblement avec. La vérification des engins touche à sa fin. En rangs serrés, organisés par véhicule, les soldats du feu, comme on a tendance à les appeler, donnent tour à tour les indications nécessaires concernant le check-up. Un point est rappelé par rapport à l'épidémie de coronavirus qui s'abat alors sur le monde et touche, à ce moment-là, plus durement l'Italie, la France et Monaco. Tout le monde se dirige ensuite vers la salle de sport de la caserne. Le but ? Prendre part à la séance de sport matinale.
"Généralement, on met en place une séance dirigée s'il y a trop de monde en même temps. On est 35 de garde, mais il n'y a que rarement les 35 d'un coup. Là, comme ce matin, c'est une séance libre après un échauffement qui peut être collectif", glisse le sergent-chef Fabrice Gillet, chef de garde ce jour-là. Et des séances de ce genre, les pompiers en ont tous les matins. Il faut dire que, dans leur métier, être en forme et presque une obligation. Comme pour réussir l'exercice de la planche, où ils doivent, d'un saut suivi d'une traction, hisser le haut de leur corps sur une planche située à 2,40 m du sol.
Dur dur d'être un novice
"Si une personne, pas du tout sportive, souhaite intégrer le corps des sapeurs-pompiers de Monaco, à moins d'avoir des capacités exceptionnelles, ça risque d'être très compliqué", glisse, diplomate, le capitaine Yann Payen. Lorsque l'on souhaite parler sport au sein des pompiers de Monaco, le capitaine Payen est sans doute la personne idoine. Également triathlète, il s'occupe du Bureau Formation, Instruction et Sport.
"Du point de vue sportif, cela concerne l'entretien, la préparation physique et les tests." Pour intégrer le corps, un minimum au niveau physique est forcément requis, l'une des spécificités du métier de pompier étant d'avoir une condition physique supérieure à la moyenne. "Notre rythme de travail, avec le sport quotidien à la garde, nous le permet et nous l'impose", ajoute Yann Payen. Comme pour leur entrée, les pompiers sont ensuite testés, une fois par an, au travers d'épreuves physiques et sportives. Nage, course, endurance, vitesse, force, il y en a pour tous les goûts. La grille de notation est d'ailleurs évolutive en fonction des âges. "Sur ces épreuves annuelles, nous avons l'exercice de la planche, un 2 000 m, ou du foncier à partir d'un certain âge", détaille le capitaine Payen.
"Nous avons un code couleur pour la notation des personnels. Bleu, vert, orange et rouge. Si quelqu'un est dans le rouge, nous ne le virons pas (sourire), mais nous le recevons et l'accompagnons, le conseillons. Il y a des choses que nous ne pourrons pas faire à sa place, mais nous allons fixer des objectifs sur un mois, deux mois et à l'issue de cela nous rendons compte au chef de corps." Si le physique est important, il n'est pas non plus question d'être des athlètes de haut niveau. "Nous ne sommes pas le bataillon de Joinville. J'aime à reprendre cette expression d'un ami, 'Un bon pompier est un bon sportif, mais un bon sportif ne fait pas forcément un bon pompier'. Et on s'entretient tous les jours pour ça."