Tony Varo : "Une force incontournable"

Le colonel Tony Varo est le commandant supérieur de la Force Publique, qui réunit les Carabiniers du Prince et les Sapeurs-pompiers. Ces deux unités ont dû revoir leurs process avec l'arrivée de la pandémie.
Le colonel Tony Varo revient ici sur les différentes modifications et évolutions que les carabiniers et les pompiers ont dû apporter à leur mode de fonctionnement opérationnel, mais aussi au niveau de leur vie quotidienne et sportive.
Quel impact la pandémie a-t-elle eu sur votre mission ?
Cette pandémie a eu un impact significatif sur les missions des deux Unités de la Force Publique. En effet les carabiniers du Prince et les sapeurs-pompiers ont été engagés, dès le début de crise, à la demande du Gouvernement Princier, afin d'apporter une aide dans le domaine de la gestion et la prise en charge des cas positifs ainsi que de la logistique d'une manière générale. Aussi, les militaires de la Force Publique ont constitué et représentent, à ce jour, une force de manœuvre incontournable et spécialisée, capable d'organiser et de renforcer, en cas de besoin, les différentes structures accueillant du public (centre d'appel, centres de dépistage) mises en place dans la gestion de cette pandémie.
Dans quelles mesures avez-vous dû modifier vos process habituels ?
Effectivement, nos process opérationnels et organisationnels ont été, dans un premier temps, bousculés et dans un deuxième temps, très rapidement adaptés à la situation évolutive de la pandémie. Sur le plan opérationnel, les sapeurs-pompiers, plus aguerris aux risques NRBC (Nucléaires, Radiologiques, Biologiques et Chimiques), ont immédiatement mis en œuvre les protections individuelles et collectives permettant la prise en charge des patients infectés par le SRARS CoV 2 en évitant sa propagation au retour d'intervention. Comme vous avez pu le constater, le maintien de la relève de la garde a pu être possible par la mise en place d'un masque facial qui fait partie intégrante de l'uniforme aujourd'hui, un repositionnement des carabiniers-musiciens, notamment pour les instruments à vent et un contrôle plus important du public présent sur la Place du Palais. Autre adaptation organisationnelle, les carabiniers du Prince ont été dans l'obligation de revoir, par exemple, les conditions d'hébergement des personnels de garde au Palais en limitant à une seule personne la chambrée et en trouvant des solutions alternatives pour maintenir l'effectif de la garde au complet.
Comment vos équipes ont-elles été touchées par cette pandémie, tant physiquement que mentalement ?
Les militaires de la Force Publique sont pour la grande majorité logés en caserne avec leurs familles. Si cette disposition statutaire constitue un point fort, non négligeable, en cas de besoin de renfort immédiat, elle peut aussi constituer une faiblesse si le virus a la possibilité de se propager à l'intérieur des casernes. Grâce à la mise en œuvre, par les deux compagnies, de mesures barrières strictes et une parfaite adaptation des process concertée entre les deux Unités, très peu de militaires et leurs familles ont développé la Covid-19. La pandémie a eu pour effet de renforcer la cohésion interne et la solidarité. En outre, le maintien de la condition physique au sein des deux Unités, en respectant les règles sanitaires imposées, a aussi contribué, sans aucun doute, au maintien du moral des troupes pendant le confinement.
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Propos recueillis par Romain Chardan