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L'équipe de bobsleigh de Monaco a passé l'année à apprendre auprès des meilleurs.L’équipe de bobsleigh de Monaco a passé l’année à apprendre auprès des meilleurs.

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BOBSLEIGH – Pour Monaco, c’est la saison de l’espoir

Auteurs de la deuxième meilleure performance monégasque aux Mondiaux de bobsleigh à 2 (7es), Boris Vain et Antoine Riou ont passé l’année à apprendre aux côtés des meilleurs de la discipline. Leur association est prometteuse. 

Patrice Servelle et Sébastien Gattuso peuvent dormir sur leurs deux oreilles : ils conservent pour une année encore la meilleure performance de Monaco aux Championnats du monde de bob à 2. Ils sentent néanmoins le couperet se rapprocher.

Vingt ans après leur quatrième place historique à Königssee (Allemagne) en 2004, les anciens bobeurs de la Principauté ont vu leurs successeurs Boris Vain (pilote) et Antoine Riou (pousseur) atteindre le septième rang et échouer à 2″22 du podium, le 24 février à Winterberg, une autre ville germanique. « On aurait aimé intégrer le top 6 et monter sur le petit podium*, tatillonnent les intéressés, mais nous restons fiers de ce que l’on a accompli en peu de temps face à des adversaires plus expérimentés. »

Exister malgré l’Allemagne

C’est une « petite surprise » de voir les deux hommes réaliser une telle performance aussi tôt car ils partaient de loin. Après une année de transition, le bobsleigh monégasque a amorcé un nouveau cycle à l’hiver 2024 avec une équipe remodelée, composée des titulaires ainsi que de Kylian Vatrican, Steven Borges, Arthur Prévost (blessé au genou) et Cyril Ferri.

La dernière saison a servi de laboratoire pour les hommes de Bruno Mingeon afin de poser des bases solides pour l’avenir. L’escouade rouge et blanche a procédé à des expérimentations à chacune de ses sorties sur les pistes les plus prestigieuses et difficiles du monde entier, à deux comme à quatre. L’association prometteuse entre Boris Vain et Antoine Riou résulte de ce travail fastidieux mais précieux. « On se connaît depuis plus de 15 ans, notre complicité est excellente et je pense que ça représente une part importante dans nos performances même si on peut faire beaucoup mieux », ajoute le pousseur.

Leur première expérience commune en Coupe du monde, où les nations dominantes se donnent rendez-vous chaque week-end, a pris fin à Lake Placid le week-end dernier. Elle a connu des pics de satisfaction avec deux top 10 à Innsbruck (Autriche) et Saint-Moritz (Suisse), et s’est achevée au Xe rang sur la piste étasunienne, où auront lieu les Championnats du monde en 2025 : « Nous confronter aux meilleurs est très important dans notre cursus. On s’aperçoit qu’il y a encore un monde entre ceux qui jouent les podiums internationaux et nous, notamment d’un point de vue matériel. Les Allemands et leur staff de 40 personnes sont à la pointe de la technologie. »

Le bon tournant avant les JO

Cependant, une lueur subsiste : la discipline connaîtra un changement de réglementation l’an prochain qui pourrait redistribuer (un peu) les cartes du jeu. Les bobeurs de Monaco comptent bien ne pas rater le tournant technique et espèrent « trouver une solution » sur leur monture pour sortir du lot, alors que la question de faire le circuit complet de la prochaine

Coupe du monde est sur la table afin de préparer les Jeux olympiques de Milan-Cortina 2026. Sur la glace, en tout cas, les ambitieux Boris Vain et Antoine Riou se veulent irréprochables. Deux heures après leur dernière descente des Mondiaux, ils procédaient déjà à l’analyse vidéo de leurs passages « pour comprendre ce qu’il (nous) a manqué » : « La septième place, c’est bien, mais nous, on veut faire des médailles. »

Jérémie Bernigole

*Les six premiers des Mondiaux montent sur deux podiums distincts.

Publié le 25 Mar. 08:31