"Pas stressé" et même "très heureux", Boris Herrmann attaque le dernier tiers du Vendée Globe avec le "moral"

Le skipper allemand a participé à un appel vidéo via Zoom avec une vingtaine de personne réunies dans la Meeting Room du Yacht Club. Boris Herrmann a évoqué la course qu'il est en train de mener dans l'Atlantique, livrant son ressenti sur l'arrivée qu'il prévoit "fin janvier" même s'il essaye de ne pas trop y penser.
Le moral est très important, voire même essentiel dans un tour du monde en solitaire. Hier soir, lors d'un appel vidéo organisé dans la Meeting Room, Boris Herrmann, depuis le Seaexplorer-Yacht Club de Monaco, affichait une meilleure mine que lorsqu'il était embarqué dans les eaux du Sud. "Je vais mieux aujourd'hui, j'ai pu dormir un peu cette nuit. Cela avait été très dur, notamment avec mon problème de grand voile qui m'a pris beaucoup d'énergie, mais je suis soulagé, très heureux et avec un très bon esprit", déclarait-il à l'assistance.
Depuis qu'il a doublé le Cap Horn, au sud du Chili, dans la nuit de mardi, et qu'il a mis le cap sur l'Europe, "vers Monaco" a-t-il précisé dans un sourire, le navigateur allemand a l'impression d'évoluer "dans un autre monde". Il n'a plus à composer avec les conditions rencontrées à son passage dans l'Océan Indien, où les éléments étaient "très difficiles à dompter, plus que (je) ne le pensais" et où il devait lutter "contre la solitude et ce sentiment de ne pas être bien dans le bateau, qui était lié à l'état de la mer". "Depuis le Cap Horn, j'ai retrouvé un bon moral et l'envie de régater, assurait-il. J'ai encore quelque chose que je veux accomplir." Le coup de fil de Pierre Casiraghi au réveillon a également eu un effet positif.
"Vivre au jour le jour" sans penser à l'arrivée
Une longue ligne droite dans l'Atlantique s'offre désormais à lui pour atteindre les Sables-d'Olonne. "Je devrais passer l'Equateur dans 10, 11 jours. J'estime mon arrivée à fin janvier, après environ 80 jours en mer", a-t-il prédit. Questionné sur le potentiel de son bateau pour le dernier tiers de la course, Boris Herrmann a mentionné la "nourriture suffisante" et le "gaz pour la réchauffer", tout comme ses "voiles qui fonctionnent encore". En une phrase : "Il y a tout ce qu'il faut pour être à 100%."
Reste que le skipper allemand essaye de ne pas trop penser à l'arrivée, même s'il a évoqué rapidement ses futures retrouvailles avec sa femme et leur bébé, ainsi que tous ceux qui le suivent. D'abord parce que la lutte est toujours intense et qu'il vient de dépasser Maxime Sorel (V and B-Mayenne) -comme il l'avait pronostiqué hier soir après s'être placé dans la peau du "chasseur sans stress"- pour prendre la 9e place du classement. Mais aussi parce que, de son propre avis, "compter les jours rallonge le sentiment de durée". Alors, il va "vivre au jour le jour" ces dernières semaines où "(je) peux faire la différence".
Publié le
Photos : Boris Herrmann, R.C.